DRZZZZT ! ! ! C'est le bruit de l'insecte foudroyé dans l'appareil. Définitivement attiré par l'étrange lumière bleutée. Il le savait pourtant qu'il fallait se méfier. Les amis disparus, les histoires entendues, ça aurait dû l'avertir…

DRZZZZT ! ! ! L'éclair bref mais fatal. L'arc électrique quand ma main a frôlé la tienne. Foudroyé, moi aussi. Trop tard, le mal est fait. Le mal est là. Fallait pas que je m'approche, je le savais. Mais nos corps dans cette si grande proximité, nos cœurs l'un en face de l'autre, synchrones depuis trop longtemps… L'ivresse peut-être, d'autres diraient la folie. L'aiguille de l'amour dans le rouge du compteur. Rouge sang, le cœur. La barre du bateau impossible à redresser, le bateau, ivre, tellement ivre de toi…

Le point de non-retour. Le bout de la terre où je serai imprudemment allé naviguer… Un rendez-vous rêvé où Dieu merci tu n'étais pas. T'y trouver m'aurait sans doute fait basculer en Enfer pour le restant de mon éternité. Et je devais maintenant revenir de nulle part et d'une infinie solitude, une solitude déçue. Revenir sans toi. Revenir à moi. Comme on reprend ses esprits. Mais quel port d'attache, quelle terre d'asile peut-on inventer quand on revient du paradis terrestre ?


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Pierre Juste, "Clairières amoureuses"
oeuvre déposée
http://pierre.juste.free.fr